Nichée sur la côte ouest de la préfecture de Yamagata, Tsuruoka est une ville où le passé dialogue harmonieusement avec le présent. Ancien bastion féodal, elle a su préserver un riche patrimoine historique et spirituel, notamment à travers le Dewa Sanzan, l’un des hauts lieux du shugendō, une tradition ascétique pratiquée par les Yamabushi. Mais Tsuruoka est aussi une ville de saveurs : elle est la seule au Japon à être classée Ville de la gastronomie de l’UNESCO, un titre qui reflète la singularité de sa cuisine locale, façonnée par des siècles de traditions religieuses et agricoles. À ces aspects s’ajoute un lien fort avec la mer du Japon, qui se manifeste notamment dans l’histoire du commerce maritime et l’héritage des Kitamaebune, ces navires marchands qui sillonnaient les eaux du pays durant l’époque d’Edo. Sans oublier une touche de modernité aussi surprenante que fascinante : l’aquarium de Kamo, mondialement reconnu pour sa collection de méduses.
L’histoire de Tsuruoka est étroitement liée à celle du clan Sakai, qui gouverna la région pendant l’époque d’Edo (1603-1868). Fief prospère, la ville se développa grâce à sa situation géographique privilégiée, entre montagnes et mer. C’est ici que passaient les Kitamaebune, des navires marchands qui assuraient le commerce entre Osaka, Kyoto et Hokkaidō. Ces bateaux transportaient du riz, du saké et d’autres marchandises précieuses, contribuant à la prospérité de la région.
Aujourd’hui, des vestiges de cette époque subsistent, notamment à travers certains bâtiments traditionnels et festivals qui célèbrent cet héritage maritime. La ville a su conserver son caractère authentique, loin du tourisme de masse, ce qui en fait une destination idéale pour les voyageurs en quête d’histoire et d’authenticité.
Le Dewa Sanzan : Montagnes sacrées et culture Yamabushi
Au cœur de la spiritualité japonaise, le Dewa Sanzan est un ensemble de trois montagnes sacrées — Haguro-san, Gassan et Yudono-san — qui forment un lieu de pèlerinage emblématique du shugendō, une tradition ascétique mêlant bouddhisme ésotérique, shintoïsme et culte des esprits de la nature. Tsuruoka est la porte d’entrée de ce site vénéré depuis plus de mille ans, attirant les pèlerins et les chercheurs de spiritualité en quête de renouveau intérieur.
Les montagnes du Dewa Sanzan sont associées à un voyage initiatique symbolisant la mort et la renaissance. Chacune représente une étape de ce cheminement spirituel :
- Haguro-san, la montagne du présent, est la plus accessible et abrite le sanctuaire principal du Dewa Sanzan ainsi qu’une pagode à cinq étages, un trésor national du Japon.
- Gassan, la montagne du passé, est plus difficile d’accès et recouverte de neige une grande partie de l’année. Elle est le domaine des esprits et des âmes des défunts.
- Yudono-san, la montagne du renouveau, est considérée comme la plus sacrée des trois. L’entrée y est soumise à des règles strictes, et les pèlerins doivent y marcher pieds nus sur des roches baignées par des sources chaudes, dans un rituel de purification ultime.

Les Yamabushi, les ermites des montagnes
Dans ces montagnes vivent les Yamabushi, des ascètes mystiques qui suivent un entraînement rigoureux pour atteindre l’illumination à travers des épreuves physiques et spirituelles. Leurs pratiques incluent des marches en pleine nature, des méditations sous les cascades glacées et des rites de purification.
À Tsuruoka, il est possible de s’initier aux enseignements des Yamabushi, notamment en participant à des retraites immersives. Ces expériences permettent de découvrir une philosophie de vie basée sur l’harmonie avec la nature et le dépassement de soi, une rare opportunité d’accéder à un pan méconnu de la spiritualité japonaise.
Le Dewa Sanzan incarne ainsi l’âme mystique de Tsuruoka, une dimension spirituelle unique qui continue d’attirer aussi bien les pèlerins que les amateurs de culture et de traditions anciennes.

Un patrimoine gastronomique unique : Tsuruoka, seule Ville de la gastronomie de l’UNESCO au Japon
Lorsqu’on parle de haute gastronomie au Japon, on pense instinctivement aux grandes métropoles comme Kyoto, Osaka ou Tokyo. Pourtant, c’est dans la modeste ville de Tsuruoka, sur la côte ouest du Japon, que l’UNESCO a reconnu un modèle unique de préservation et d’innovation culinaire, en lui décernant le titre prestigieux de Ville de la gastronomie. Ce statut, qu’elle partage avec des villes emblématiques telles que Parme ou Chengdu, souligne l’exceptionnelle richesse de son terroir et de son savoir-faire culinaire.
Ce qui distingue Tsuruoka, c’est son approche durable et ancestrale de la cuisine, façonnée par des siècles d’histoire, de traditions agricoles et de pratiques religieuses. Ici, la gastronomie est bien plus qu’une simple affaire de goût : elle reflète un équilibre entre l’homme et la nature, un respect des cycles agricoles et une transmission intergénérationnelle des savoir-faire.
Une terre d’abondance : du terroir à l’assiette
Nichée entre les montagnes du Dewa Sanzan et la mer du Japon, Tsuruoka bénéficie d’un environnement naturel exceptionnel qui influence profondément sa cuisine. Les hivers rigoureux et les étés humides favorisent la culture de légumes traditionnels et de céréales adaptées à un climat parfois rude. Parmi eux, on trouve les "Dento Yasai", des variétés anciennes de légumes que l’on ne trouve presque plus ailleurs au Japon.
On en recense plus de 60 espèces, préservées par les fermiers locaux et utilisées dans la cuisine régionale depuis des siècles. Ces légumes sont le symbole de la transmission culinaire : beaucoup d’entre eux étaient déjà cultivés durant l’époque d’Edo et sont restés inchangés grâce aux efforts des agriculteurs et des chefs qui en ont maintenu la culture et les techniques de préparation.
Parmi les plus emblématiques :
- Atsumi kabu : un navet violet utilisé dans les plats de saison, notamment en tsukemono (pickles japonais).
- Shonai imo : une variété de taro crémeux, très apprécié pour sa texture fondante.
- Mizunasu : une aubergine locale, consommée crue ou marinée.
En parallèle, les rizières en terrasses de Shōnai produisent un riz réputé pour sa qualité, souvent utilisé pour préparer des spécialités locales comme les onigiri au riz germé, qui possèdent une saveur plus profonde et une texture légèrement plus collante.

La cuisine des montagnes : le shōjin ryōri, un art bouddhique
L’une des grandes particularités culinaires de Tsuruoka réside dans son lien avec la spiritualité. La ville étant la porte d’entrée des montagnes sacrées du Dewa Sanzan, elle a hérité d’une tradition alimentaire directement issue du shugendō, la voie des ascètes des montagnes.
Les temples et monastères de la région pratiquent et transmettent une cuisine rituelle appelée shōjin ryōri, un régime végétarien bouddhiste qui repose sur le respect du vivant et l’utilisation exclusive d’ingrédients végétaux. Cette cuisine, qui remonte à plus de mille ans, se distingue par des préparations élaborées mettant en valeur les produits des montagnes :
- Le goma-dōfu : un "tofu" à base de sésame et de kuzu (fécule de vigne japonaise), à la texture soyeuse et au goût légèrement sucré.
- Les tempuras de feuilles de bambou et d’herbes sauvages : une friture légère qui sublime les plantes cueillies dans les montagnes.
- Le miso fermenté artisanalement : souvent fabriqué à partir de soja local et de koji (champignon de fermentation), il est utilisé dans les soupes et les sauces.
Les moines du Dewa Sanzan considèrent cette cuisine comme un moyen de purification du corps et de l’âme. Manger un repas shōjin ryōri avant d’entreprendre un pèlerinage dans les montagnes est une tradition encore vivante aujourd’hui.

L’influence maritime : une cuisine entre terre et mer
Outre les montagnes, la proximité de la mer du Japon confère à Tsuruoka une richesse culinaire exceptionnelle. Les côtes de la région abritent des eaux poissonneuses où l’on pêche des variétés rares, souvent absentes des marchés de Tokyo ou d’Osaka.
Parmi les trésors marins de Tsuruoka :
- Le nodoguro (poisson à gorge noire) : un poisson au goût umami intense, souvent servi en sashimi ou légèrement grillé.
- Le crabe de profondeur Matsuba-gani : réputé pour sa chair douce et sucrée, il est une spécialité hivernale prisée.
- Les algues kombu et wakame de Shōnai : essentielles dans la préparation des bouillons et des salades.
Les chefs locaux ont su fusionner les traditions de la mer et de la montagne, donnant naissance à une gastronomie unique qui varie selon les saisons et les conditions climatiques.
L’artisanat local : un héritage préservé
Au-delà de sa gastronomie et de son patrimoine spirituel, Tsuruoka est aussi une ville d’artisanat, où les traditions séculaires continuent d’être transmises avec soin. Dans cette région où le lien avec la nature est omniprésent, les savoir-faire locaux reflètent une approche artisanale minutieuse, qui s’étend du travail du bois à la fabrication textile, en passant par des techniques anciennes de laquage et de céramique.
Le savoir-faire du bois : sculptures et charpentes traditionnelles
L’un des plus beaux témoignages de l’artisanat de Tsuruoka se trouve dans la pagode à cinq étages de Haguro-san, un trésor national du Japon. Construite sans clou selon les techniques traditionnelles de charpenterie japonaise, elle illustre l’excellence des artisans locaux dans le travail du bois.

Encore aujourd’hui, les charpentiers et sculpteurs de la région perpétuent ce savoir-faire à travers la restauration des temples et sanctuaires, mais aussi dans des créations plus modernes, comme des meubles et objets décoratifs inspirés des formes naturelles.
Le textile et la teinture artisanale
Tsuruoka possède une tradition textile profondément enracinée, notamment avec le Shōnai ori (庄内織), un tissu tissé à la main qui remonte à l’époque d’Edo. Ce textile, apprécié pour sa robustesse et sa douceur, était autrefois utilisé pour confectionner des kimonos portés par les samouraïs et les élites locales.
Aujourd’hui, quelques artisans perpétuent encore cet héritage en produisant des textiles aux motifs délicats, souvent teintés avec des pigments naturels issus des plantes locales. La teinture indigo, en particulier, est une technique encore pratiquée à Tsuruoka, permettant d’obtenir des nuances profondes de bleu sur des étoffes en coton ou en soie.

La laque et la céramique : élégance et sobriété
Si la préfecture de Yamagata est réputée pour ses céramiques, Tsuruoka possède également son propre style, inspiré des couleurs sobres et des formes épurées des objets utilisés dans la vie monastique. Les potiers de la région créent des pièces qui reflètent la simplicité et la profondeur du wabi-sabi, cette esthétique japonaise qui célèbre l’imperfection et la patine du temps.
Les objets en laque, eux, sont souvent réalisés selon des techniques héritées des moines du Dewa Sanzan, qui utilisaient des bols et ustensiles recouverts de urushi, une résine naturelle résistante à l’eau et au feu. Aujourd’hui, des artisans continuent à produire des bols, plateaux et baguettes en laque, souvent ornés de motifs minimalistes inspirés de la nature.
Une transmission fragile mais vivante
Comme dans de nombreuses régions du Japon, l’artisanat de Tsuruoka fait face au défi de la modernité. La transmission de ces savoir-faire ancestraux repose sur un nombre restreint d’artisans, dont certains sont désignés comme Trésors Vivants pour préserver ces traditions.
Heureusement, des initiatives locales visent à promouvoir ces métiers en proposant des expériences immersives aux visiteurs, mais aussi en intégrant ces techniques dans des créations contemporaines, comme des accessoires de mode ou du mobilier design.
L’aquarium de Kamo : un ballet de méduses fascinant
Dans l’imaginaire collectif, les aquariums japonais sont souvent associés aux mégalopoles comme Osaka ou Okinawa. Pourtant, c’est bien à Tsuruoka, une ville relativement discrète, que l’on trouve l’un des aquariums les plus surprenants du Japon, et même du monde : l’Aquarium de Kamo (加茂水族館, Kamo Suizokukan).
Ce lieu est devenu une attraction incontournable pour une raison unique : il détient la plus grande collection de méduses au monde. Avec plus de 80 espèces présentées dans des bassins magnifiquement éclairés, il offre un spectacle hypnotique qui attire des visiteurs de tout le Japon, et même de l’étranger.

Une renaissance après un déclin
L’histoire de l’Aquarium de Kamo est aussi fascinante que son contenu. Dans les années 1990, l’établissement était en grande difficulté financière, souffrant d’un manque de fréquentation. Sa collection standard de poissons et de créatures marines n’attirait plus assez de visiteurs, et une fermeture semblait inévitable.
C’est à ce moment-là qu’un conservateur visionnaire, Kikuchi Tatsuo, a décidé de transformer complètement le concept de l’aquarium en se spécialisant dans les méduses, une espèce souvent méconnue et sous-estimée. L’idée a d’abord été accueillie avec scepticisme, mais grâce à des années de recherche et d’expérimentation, Kamo est devenu le premier aquarium au monde à se spécialiser dans ces créatures gélatineuses.
Un monde fascinant sous lumière tamisée
Dès que l’on entre dans la salle des méduses, on est plongé dans une ambiance presque onirique. Les bassins circulaires sont éclairés par des lumières tamisées, mettant en valeur les mouvements fluides et hypnotiques des méduses qui dérivent lentement dans l’eau.
Chaque bassin présente une espèce différente, du minuscule Tamoya ohboya, aux tentacules à peine visibles, jusqu’à la gigantesque Nomura, dont le diamètre peut dépasser 2 mètres.

Quelques espèces notables visibles à l’Aquarium de Kamo :
- Aurelia aurita : la méduse "classique", avec ses quatre anneaux distinctifs au centre de son corps translucide.
- Chrysaora pacifica : aux longues tentacules qui ondulent gracieusement dans l’eau.
- Mastigias papua : une espèce tachetée, qui semble danser sous les lumières colorées du bassin.
- La méduse immortelle (Turritopsis dohrnii) : une créature fascinante capable de revenir à son état juvénile après avoir atteint l’âge adulte, défiant ainsi le processus de vieillissement.
L’un des points forts de la visite est le "Jellyfish Dream Theater", un immense aquarium circulaire où des centaines de méduses flottent sous un éclairage bleu profond. L’effet est hypnotisant, presque méditatif, et beaucoup de visiteurs restent de longues minutes à observer ce ballet naturel.

Une approche scientifique et culinaire
Au-delà de l’expérience visuelle, l’aquarium est aussi un centre de recherche sur les méduses. Les scientifiques de Kamo étudient leur biologie, leur reproduction et leur rôle dans les écosystèmes marins. Des conférences et des expositions interactives permettent d’en apprendre davantage sur ces créatures souvent mal comprises, qui jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre des océans.
Mais l’Aquarium de Kamo réserve aussi une surprise insolite : un restaurant spécialisé en plats à base de méduse. On y trouve des spécialités étonnantes comme :
- La crème glacée à la méduse : une curiosité qui mêle une texture légèrement croquante et une douceur sucrée.
- Le ramen à la méduse : des nouilles accompagnées de morceaux de méduse marinés, apportant une texture unique.
- Les crackers de méduse : des biscuits croustillants, parfaits pour un snack original.
Même si ces mets ne plairont pas à tout le monde, ils témoignent de la volonté de l’aquarium d’explorer toutes les facettes de ces créatures, y compris leur potentiel culinaire.

Un symbole du renouveau de Tsuruoka
L’Aquarium de Kamo n’est pas seulement une attraction, c’est aussi le symbole de la capacité de Tsuruoka à se réinventer en valorisant ses ressources naturelles et scientifiques. Ce lieu, qui devait initialement fermer, est aujourd’hui l’un des sites les plus visités de la préfecture de Yamagata, attirant aussi bien les familles japonaises que les voyageurs étrangers en quête d’expériences hors du commun.
Avec son ambiance féerique, sa collection exceptionnelle et son engagement scientifique, l’Aquarium de Kamo est une étape incontournable pour quiconque visite Tsuruoka.
Tsuruoka aujourd’hui : entre tradition et modernité
À la croisée de l’histoire, de la spiritualité et de la gastronomie, Tsuruoka est une ville qui a su préserver son héritage unique tout en se tournant vers l’avenir. Contrairement aux grandes destinations touristiques du Japon, elle ne cherche pas à se réinventer par une modernisation agressive, mais plutôt en valorisant ses traditions, ses paysages et son mode de vie local.
Aujourd’hui, Tsuruoka attire une nouvelle génération de voyageurs, en quête d’expériences authentiques et immersives. Loin des sentiers battus, elle offre une plongée dans un Japon rural et préservé, où le temps semble ralentir et où chaque élément du quotidien est imprégné de sens et de respect pour la nature.
L’un des exemples les plus marquants de cette approche est l’hôtel Suiden Terrasse, conçu par Shigeru Ban. Niché au cœur des rizières, cet établissement illustre à merveille la fusion entre design contemporain et respect du paysage naturel. L’architecte, connu pour son utilisation innovante du bois et du papier washi, a imaginé un lieu épuré où la simplicité et l’élégance dialoguent avec l’environnement rural. L’hôtel propose également des bains thermaux offrant une vue imprenable sur les rizières, renforçant ainsi le lien entre architecture et nature. Ce projet incarne la volonté de Tsuruoka de préserver son héritage culturel tout en s’ouvrant à une modernité subtile et harmonieuse.

Un tourisme lent et immersif
Alors que le Japon voit émerger un tourisme de masse dans ses grandes villes, Tsuruoka s’affirme comme une destination idéale pour les adeptes du slow travel, un mode de voyage plus conscient, plus respectueux des lieux et de leurs habitants.
Ici, pas de grandes avenues bondées ni de gratte-ciel scintillants. À la place, des villages agricoles, des sanctuaires cachés, des montagnes sacrées et des marchés traditionnels où l’on échange avec les producteurs locaux.
Les visiteurs qui souhaitent s’immerger pleinement dans la culture de Tsuruoka peuvent :
- Séjourner dans des shukubō, les auberges des temples du Dewa Sanzan, où l’on vit au rythme des moines.
- Participer à une retraite Yamabushi, pour découvrir la spiritualité et l’ascèse de ces ermites des montagnes.
- Explorer les rizières de Shōnai, et comprendre le lien étroit entre agriculture et culture gastronomique.
- Apprendre les arts traditionnels, comme la teinture indigo, la sculpture sur bois ou la calligraphie japonaise.
Plutôt que d’enchaîner les visites en quelques heures, on prend le temps d’observer, d’écouter, de ressentir. Tsuruoka invite ainsi à un voyage introspectif, où l’on découvre un Japon différent, plus lent, plus profond.

Une ville qui mise sur la transmission
L’un des grands défis de Tsuruoka est de préserver son patrimoine culturel face aux changements démographiques et à la modernisation du pays. Comme de nombreuses villes rurales japonaises, elle fait face au vieillissement de sa population et à l’exode de ses jeunes vers les grandes métropoles. Pourtant, la ville met en place des initiatives pour valoriser son patrimoine et attirer une nouvelle génération.
Parmi les efforts menés :
- La transmission des savoir-faire artisanaux : des programmes sont mis en place pour former de jeunes artisans à la marqueterie, au textile et à la céramique, garantissant ainsi la survie de ces métiers ancestraux.
- L’éducation gastronomique : en tant que Ville de la gastronomie de l’UNESCO, Tsuruoka s’engage à enseigner aux nouvelles générations l’importance d’une alimentation respectueuse des traditions et de l’environnement.
- L’ouverture au tourisme international : bien que la ville reste peu connue hors du Japon, des efforts sont faits pour proposer des expériences accessibles aux voyageurs étrangers, avec des guides en anglais et des programmes de tourisme immersif.
Loin d’être une ville figée dans le passé, Tsuruoka évolue avec son temps, tout en restant fidèle à son essence.
Tsuruoka, un Japon hors du temps
Tsuruoka est une ville qui déjoue les attentes. Elle n’a pas l’effervescence de Tokyo, la sophistication de Kyoto ou la modernité d’Osaka, mais elle offre une richesse culturelle et spirituelle inégalée, qui en fait une destination précieuse pour ceux qui veulent découvrir un autre visage du Japon.
Qu’on vienne pour les montagnes sacrées du Dewa Sanzan, pour sa gastronomie reconnue par l’UNESCO, pour son artisanat traditionnel ou même pour son étrange aquarium de méduses, Tsuruoka ne se dévoile jamais entièrement d’un seul regard. Elle est une invitation à la lenteur, à la contemplation, et à la découverte d’un Japon profond et authentique.
Ici, chaque plat raconte une histoire, chaque temple murmure une sagesse ancienne, chaque sentier de montagne mène vers une introspection. Tsuruoka n’est pas une ville qui se visite : c’est une ville qui se vit.
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